11 tatoueurs nous dévoilent leur pire tattoo et l’histoire derrière (PHOTOS)



L'art du tattoo au Québec laisse place à beaucoup d'imagination, même un peu trop dans certains cas. Les artistes tatoueuses et tatoueurs sont les premier.ères à avoir des idées loufoques, que ce soit dans le dessin ou l'application du tatouage. Histoire de connaître leurs meilleures anecdotes à ce sujet, Narcity s'est entretenu avec onze tatoueuses et tatoueurs québécois pour découvrir leur pire tattoo ainsi que l'histoire qui l'accompagne.

Certain.es nous ont révélé des illustrations permanentes qu'ils et elles regrettent carrément, alors que d'autres nous ont plutôt montré un tatouage qui cache une anecdote assez spéciale. Dans tous les cas, on a réussi à obtenir une photo de chacune des oeuvres, qu'elles soient simplement cocasses ou aient mal vieilli, et tu vas peut-être vouloir prendre quelques conseils en note pour tes prochains rendez-vous.

Le fameux symbole infini


Tatouage d'un symbole infini et d'un ancre \u00e0 bateau en noir et gris.

Fred Owens travaille dans le milieu depuis 2020, et occupe une chaise au salon Death's Ink Tattoo situé à Sainte-Thérèse. C'est lorsqu'il était plus jeune que son pire tattoo a vu le jour, et il s'agit d'un fameux symbole infini combiné à un ancre de bateau.

« J’avais quatorze ans, une amie m’a dit "On se fait tatouer aujourd'hui", donc j’ai dû trouver quelque chose et je suis tombé là-dessus. La définition, c'était genre "jamais je vais me laisser couler", tellement cringe… Clairement une erreur de jeunesse, un instant regret.

« Et on l'a fait faire dans un sous-sol chez un gars très bizarre [...]. C’est le seul qui pouvait nous prendre un dimanche à 20 h 30 », a-t-il ajouté. Au moment d'écrire ces lignes, il a entamé un processus de détatouage et compte le faire disparaître.

Le logo de Pac-Man


Tattoo de Pac-Mac et du mot \u00ab\u00a0gamer \u00bb sur le pied.

Alexandre Martineau, du Sixfour Tatouage situé à Mirabel, a lui aussi déjà choisi de faire un tatouage sur un coup de tête, étant plus jeune et pas encore dans le métier :

« J'étais chez un de mes amis puis il y a un gars qui est arrivé avec une machine à tattoo volée. On a décidé de se tatouer et vu que j'étais l'artiste de la gang, j'ai tatoué tout le monde puis je me suis tatoué aussi le pied. Un beau petit Pac-Man, il était supposé être écrit "Gamer", mais ma soeur l'a retouché et c'était son premier tattoo aussi, fait que ça a mal viré. Ça a fini que j'ai un Pac-Mac, écrit "Ganer" puis le cercle n'est pas trop cercle... »

Avec la guérison et les retouches qui ont été faites plus tard, par une autre personne qui ne travaille pas comme tatoueuse, on peut voir que les lignes ne sont non seulement pas constantes, mais aussi croches. Disons que c'est loin d'être le tatouage préféré d'Alexandre.

La plume qui a mal guéri


Tattoo d'une plume sur la cheville sur un divan brun avec une jet\u00e9e blanche. droite : tattoo d'une plume 4 ans plus tard

C'est bien connu, avec les années, l'encre des tatouages peut prendre de l'expansion sous la peau, donnant un résultat moins précis que lorsqu'il est fraichement fait. La Montréalaise Évelyne, connue sous le nom d'Evil sur les réseaux sociaux, réalise des tatouages colorés qu'on pourrait qualifier de minimalistes et c'est alors qu'elle débutait dans le domaine que l'artiste s'est elle-même fait une création qui n'a pas particulièrement bien vieilli :

« J’étais apprentie, je crois que j’avais fait deux ou trois tatouages sur du monde depuis que j’avais commencé. Donc cette journée-là, mon client ne s'est pas présenté à son rendez-vous sans me contacter, alors toute ma station était prête et j’avais vraiment envie de tatouer. J’ai pris un dessin que j’avais de prêt en me disant "Go, je pratique sur moi-même." Mais bon, sur le coup j’étais contente et fière de mon travail sans réaliser les erreurs qu’il y avait.

« C’est en guérissant que les gens étaient confus : certains pensaient que c’était une feuille, d’autres une plume et sincèrement, plus je le voyais moins je l’aimais. C’était vraiment trop un coup de tête sans réflexion. Une fois guéri, les lignes étaient toutes blow out, ce qui veut dire que je suis allée trop profond et [...] toutes les lignes ont commencé à se toucher, laissant à peine de peau entre », a enchaîné l'artiste.

Heureusement, c'est avec cette expérience qu'Evelyne a appris ce qu'elle devait éviter de faire lorsqu'elle pratique son art sur ses clients et clientes. « Je me dis qu’au moins c’est sur moi et pas quelqu’un d’autre (rires), mais je déteste le voir. Je ne veux pas le cover comme ça fait partie de mon cheminement, mais je ne le porte pas dans mon coeur », a-t-elle conclu.

Le « matching tattoo » d'un cône


Jambe remplie de tattoos sur fond blanc. droite : deux jambes avec un petit tattoo de c\u00f4ne similaire.

Si Elyse se spécialise dans le style néotraditionnel au salon Le Studio à Saint-Sulpice, elle a tout de même commencé comme tout le monde : c'est-à-dire en faisant de petits tatouages beaucoup plus simples. Alors qu'elle commençait dans le milieu, c'est son frère qui s'est proposé comme cobaye.

« Le premier cône qui a été fait, c'est celui à mon frère. C'est quand je commençais à tatouer [...], je n'avais pas vraiment de talent à ce moment-là puis mon grand frère voulait un petit bonhomme cône en skate. Quand on est arrivés pour le faire, mon frère a commencé à ne pas se sentir bien, fait qu'on a juste eu le temps de faire le cône. J'étais tellement stressée, j'ai complètement raté le tattoo, c'est des blow outs [partout], il n'y a rien du tout d'esthétique là-dedans, c'est vraiment juste drôle », nous a-t-elle raconté.

C'est par la suite devenu un running gag avec leur entourage, jusqu'au jour où son frère a également fait ses débuts dans le monde du tattoo :

« Mon frère est devenu apprenti il y a environ un an. Pour que ce soit vraiment drôle puis que les deux, on ait une belle histoire ensemble, on a décidé de se faire un matching avec ça. Fait que dans le fond, le premier tatouage de mon frère sur quelqu'un, ça a été le petit cône sur moi. »

Non, ce ne sont pas les initiales de son ex


Pied avec tattoos des initiales A. J. sur un tapis color\u00e9.

C'est alors qu'elle avait de la visite des États-Unis il y a quelques années que Marylou Sanspitier, propriétaire du studio Le New Bold à Drummondville, s'est fait faire son pire tattoo lors d'une soirée arrosée :

« J’avais des amis des États-Unis qui venaient nous voir pour une soirée, et un d’eux voulait que je lui fasse un tatouage alors j’ai amené ma machine ainsi que plusieurs aiguilles [en surplus]. Après l’avoir tatoué, on a commencé à boire un peu trop et un autre de mes amis voulait me faire un tattoo. Je ne voulais pas qu’il utilise ma machine alors il m’a fait ses initiales dans un coeur au stick and poke.

« Ça fait environ huit ou neuf ans de ça et encore aujourd’hui, il ne comprend pas pourquoi je ne l’ai pas cover, mais il est super content que je le porte encore », a terminé l'artiste.

Pour être sûr de ne pas oublier son nom de famille


Un tattoo \u00ab blast over \u00bb de serpent en couleurs sur un avant-bras.

Mike Hantschke, un artiste spécialisé en réalisme au Sixfour Tatouage à Mirabel, s'est fait écrire son nom de famille sur l'avant-bras en guise de premier tatouage. Aujourd'hui, il a été blast over avec un serpent traditionnel en couleurs, donc on arrive encore à en voir quelques parties, bien qu'il soit camouflé.

« L'idée m'est venue [alors] que je ne savais pas quoi faire, et il y a douze ans les réseaux sociaux et le tatouage n'étaient pas encore aussi populaire, donc nos idées venaient souvent de notre tête, [ce qui a résulté à] mon nom de famille allemand. »

Si Mike le considère comme le tatouage qu'il aime le moins, c'est parce qu'il ne considère pas que c'était nécessaire de voir son nom chaque fois qu'il regarde son bras : « Il est inutile de se faire tatouer son nom de famille sur le corps, c'est même quétaine. Le tatouage était bien fait, par contre il ne fittait plus avec l'ensemble des tatouages sur mon bras, c'est pourquoi je l'ai blast over! »

Un tattoo... Coloré!


Tattoo d'un pop cycle en couleurs sur la jambe.

Lors de son passage à la convention Bike and Tattoo Show à Saint-Hyacinthe il y a environ huit ans, Dave Simoneau-Rancourt, un artiste de traditionnel au Saint-Paul Tattoo à Québec, s'est fait tatouer ce qu'il surnomme un « pop cycle vagin ». Bien qu'il ne regrette pas son choix ou même le résultat final, on peut facilement comprendre que c'est un concept hors du commun :

« J’ai eu l’idée en faisant le tour de tous les artistes et le tatoueur Vince Genois l’avait comme flash et je n’étais vraiment pas sûr d’assumer à 100 %, mais comme à cette époque j’avais un peu l’attitude de vouloir provoquer avec mes décisions, c'est [impulsivement] que j’ai décidé de le faire, et j’ai toujours aimé les idées absurdes bien avant ça. »

Si Dave pense que c'est son pire tattoo, c'est entre autres à cause de son emplacement : « Autant que j’aime l’idée originale, il peut être un peu gênant parce qu’il attire beaucoup l’œil dans le bas d’une jambe, mais il est aussi bien fait. Donc, ma vision de ce tattoo est un peu contradictoire. Bref, y repenser je l’aurais peut-être fait à un endroit moins apparent. »

Un tattoo fait par son ex


Jambe tatou\u00e9e avec une paire de seins, une fourmis, une grenouille qui prom\u00e8ne un b\u00e9b\u00e9 en laisse et un soulier rouge

Ça a pris environ un an dans le métier de tatoueur avant que Simon Paradis ne fasse son premier tatouage. Quelques années plus tard, il est maintenant propriétaire du salon Quartz Tattoo à Sainte-Thérèse, reconnu pour son néotraditionnel et possède plusieurs tattoos qui font jaser.

Lorsqu'on lui a demandé son pire tattoo, Simon en avait deux en tête, mais aucun qu'il ne regrette :

« Le premier, là, c'est une idée loufoque, mais c'est une grenouille qui promène un bébé en laisse. Je comprends que vous avez de la misère à comprendre (Rires), c'est assez spécial. Dans le fond, c'est une de mes artistes qui a une imagination assez folle puis un de ses clients qui était supposé faire le projet ne s'est jamais pointé au rendez-vous. Au final, j'ai dit "Moi, je le fais, je le veux!" C'est comme ça que j'ai été propriétaire de ce tatouage-là.

« Le deuxième, c'est une de mes copines il y a quelques années qui m'a tatoué sur la cheville, fait qu’[elle n’avait] aucune expérience de tattoo [...]. Cette journée-là au salon, on a décidé de faire tatouer des gens qui n'avaient jamais tatoué, fait que je lui ai juste donné ma machine et elle m'a fait une belle paire de seins sur la cheville », a-t-il enchaîné avant de préciser qu'il adore tout de même chacun de ses tattoos.

La mouche qui en a pris un coup


Bras avec des tattoos color\u00e9s, dont une mouche.

Luc Michaud, surnommé Meech, travaille à Ottawa tout près de Gatineau et c'est après avoir participé à la convention de tatouage au Nouveau-Brunswick que quelques amis tatoueurs et lui ont décidé de se faire un matching tattoo après avoir pris quelques verres :

« À 2 h du matin dans notre Airbnb, on a décidé de tous se faire le tattoo d'une mouche à un oeil. On est tous des tatoueurs, avec nos clients on est 100 % professionnels et on suit toutes les procédures sanitaires. Mais quand il s'agit de nous tatouer à 2 h du matin, on n'avait pas de gants et on se désinfectait avec du Jack Daniel's.

« L'artiste (mon ami) qui m'a tatoué buvait à la bouteille et s'est étouffé, du Jack Daniel's s'est répandu sur mon tatouage et son visage, il a tout de suite pris une serviette, avant d'essuyer son visage et mon tattoo après! [On était huit ou neuf à l'avoir fait] et on a tous eu une infection pendant la guérison, mais c'est définitivement mon tatouage préféré », a-t-il conclu.

Le fantôme extensible


Tattoo d'un fant\u00f4me en haut du genou en position assise. droite : tattoo d'un fant\u00f4me en haut du genou en position debout

Camille du Sixfour Tatouage à Mirabel est spécialisée en old school et c'est également le style de tatouages qu'elle possède le plus sur elle-même. L'un de ses premiers, un petit fantôme, a d'ailleurs été fait sur un coup de tête lors d'une soirée entre copines :

« Décision bien prise on-the-go avec une amie sur le coin d'une table (mauvaise idée, à ne jamais faire). On l'a installé pendant que j'étais assise. Une fois qu'on a terminé, quand je me suis levée, c'est là qu'on a vu que le tattoo était très mal placé et pas bien collé parce qu'on aurait dû le placer à une position naturelle pendant que j'étais debout. »

De cette façon, le fantôme change considérablement de forme lorsque Camille s'assoit et quand sa jambe est allongée : « Maintenant, quand je me lève, le fantôme écrase et ratatine [...]. Je ne regrette pas le tatouage en tant que tel, mais je regrette juste comme on l'a installé. »

Un dauphin réinventé


Tattoo d'une t\u00eate de dauphin BDSM avec un bonet sur la jambe

Pour Alexandre Doucet du studio Tattoo Paradoxe à Québec, il dit ne pas avoir de « pire tattoo », mais que l'un d'eux est assez original. Il s'agit d'un « dauphin bébé BDSM » :

« J'en ai un qui est hors du commun, mais il est volontaire et très bien exécuté [...]. Juste une conversation entre collèges à dire des niaiseries et à aboutir à le dessiner et le faire (Rires)! D'ailleurs, on a l'intention de faire un homard du même style, attaché avec des cordes. Mais je ne considère absolument pas ça comme un tattoo de regret par contre. »


Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.



11 tatoueurs nous dévoilent leur pire tattoo et l’histoire derrière (PHOTOS)
Source: News Article Viral

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