Botox : Mon expérience, et tout ce que tu dois savoir avant de l'essayer au Québec (VIDÉO)



Cet article d’opinion fait partie d'une série de Narcity. Les opinions exprimées sont celles de l'auteur ou l'autrice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.

Le milieu de la médecine esthétique, à ne pas confondre avec celui de la chirurgie plastique, est à la fois intéressant, méconnu et controversé. À entendre la majorité des conversations, on pourrait croire que personne n'y a recours, alors qu'il y a un certain tabou relié aux modifications d'apparence par la médecine. L'impression que personne ne semble utiliser les neuromodulateurs et les agents de comblement est certainement trompeuse parce que les produits injectables, comme le Botox, représentent plus de 50 % des procédures privilégiées en médecine esthétique à travers le monde, selon l'International Master Course on Aging Skin. Au Québec, c'était 2 % des médecins qui oeuvraient en esthétique en 2019, selon le Collège des médecins. Mais pourquoi est-ce qu'on refuse de parler publiquement de ces interventions, qui sont principalement connues pour leurs résultats anti-âge?

J'ai personnellement commencé l'utilisation d'injections de neuromodulateurs, communément connus sous le nom de marque Botox, il y a deux ans. J'ai eu deux constats. D'abord, les personnes qui ont recours aux injections en secret, parfois même de leur partenaire de vie, sont très nombreuses, alors que je peux affirmer sans me tromper qu'au moins 30 % de mes proches, allant d'ami.es, à famille, à collègues, ont déjà essayé ces traitements. Puis, en essayant d'avoir des conversations sur le sujet qui laisse peu de personnes indifférentes, je réalise que les croyances et opinions sur les injections viennent principalement du manque de connaissance. De base, la majorité de la population semble associer le Botox aux visages figés de vedettes hollywoodiennes, et ne savent pas l'importante différence entre un neuromodulateur et un agent de comblement, ni leur usage ou fonctionnement très distinct. Lorsque j'aborde le sujet, on me dit rapidement : « Mais tu es trop jeune! » Venant d'entamer la trentaine, suis-je vraiment trop jeune pour le Botox?

Dans le but d'éduquer et surtout de combattre certains stéréotypes, je me suis dans un premier temps entretenue avec le docteur Damian Naqvi de la Clinique de médecine esthétique Univers NuFace, à Laval. Le professionnel, diplômé de l'université McGill à Montréal, pratique depuis maintenant 20 ans en plus de donner des conférences et des formations « masterclass » sur la médecine esthétique à l'international.

Ensuite, j'ai pris la décision de vous amener avec moi lors d'une consultation d'injections de Botox avec mon infirmier injecteur, David Chabot, supervisé par le docteur Damian Naqvi à la même clinique de Laval, au Centropolis. Selon les normes du Collège des médecins, les infirmier.ères au Québec peuvent consulter et effectuer le traitement, mais seuls les médecins peuvent donner l’ordonnance. Dans plusieurs établissements, comme Univers NuFace, il est donc possible de consulter le médecin pour la prescription, et ensuite être traité par un infirmier ou une infirmière qui se spécialise dans les injections, comme David qui pratique à temps plein.

Avant de vous emmener dans le monde de la médecine esthétique, il est important de mentionner que cet article est à but informationnel, et pas une publicité pour les traitements médico-esthétiques. Si vous songez à avoir recours à ces traitements, il est nécessaire d'en parler avec un professionnel.

Qu'est-ce que le Botox?


Le Botox est une marque de neuromodulateurs qui domine le marché. Donc l'appellation Botox est populaire, mais ne fait référence, en fait, qu'à une marque. On parle donc de la toxine botulique, qui est aussi commercialisée sous les marques Dysport et Xeomin. Ce dernier a plusieurs usages esthétiques et médicaux. Bien sûr, on le connaît particulièrement pour ses effets à des fins cosmétiques, comme le traitement des rides et ridules dynamiques du visage, mais on peut aussi l'injecter pour contrôler des symptômes qui ont un impact important sur la qualité de vie. Par exemple, les migraines chroniques, l’hyperhidrose (transpiration excessive), le strabisme ou le grincement des dents et serrements de la mâchoire.

Le Botox, injecté dans le muscle, est souvent confondu avec les agents de comblement, qui ajoutent du volume à la zone injectée. Ces derniers sont populaires pour leur usage servant à corriger ou grossir les lèvres, remplir un cerne creux, définir une mâchoire ou créer des pommettes plus saillantes, par exemple. Plusieurs personnes les utilisent conjointement pour obtenir l’effet désiré alors que les deux injectables ont des utilisations bien distinctes.

Comment agit le Botox? 


Concrètement, la toxine botulique agit en bloquant la transmission des signaux nerveux au niveau de la jonction neuromusculaire, c'est-à-dire l'endroit où les nerfs rencontrent les muscles. En résumé, en empêchant cette transmission, on limite la contraction musculaire et on relaxe le muscle de la zone injectée.

Donc si on a des maux de tête ou des problèmes de dents liés au resserrement de la mâchoire excessif, on relaxe le muscle et on l'empêche de pouvoir travailler aussi fort, réglant ainsi le problème. Même son de cloche pour les rides et ridules. Sachant qu'une ride d'expression est formée par le mouvement répétitif du muscle sous la peau, le fait de limiter le geste du muscle donnera une chance à la peau d'arrêter de plier.

Il est important de mentionner que le Botox agit de manière temporaire, ayant une durée d'environ quatre mois. La durée de la toxine botulique, ainsi que le nombre d'unités à injecter varie de plusieurs manières : la zone, la force du muscle qu'on veut relaxer et l'effet désiré.

À quel âge faut-il commencer le Botox pour avoir des résultats optimaux? 


« C'est une question qui pourrait être répondue de manière complètement différente, selon l'expert que vous questionnez », affirme Dr Naqvi. « Moi, je pense qu'aussitôt que vous voyez que vous avez de fortes contractions musculaires, vous pourriez l'envisager. Le muscle est sous la peau, donc lorsque le muscle se contracte, la peau qui le recouvre plie. La répétition de ce mouvement va former la ride en surface [...]. Par exemple, je ne vais pas attendre d'avoir une crise cardiaque pour bien manger et faire de l'exercice. Je vais faire ces choses pour prévenir. Je vois le Botox d'une manière similaire. Si la ride a commencé à se former, et que tu la vois dès le réveil, il n'y a qu'une manière vers laquelle ça va évoluer : elle va devenir de plus en plus profonde avec le temps. »

« On me demande souvent l'âge pour commencer. Il n'y a pas d'âge, si tu es majeur, bien sûr, c'est une question de muscle, pas d'âge. Il y a des jeunes de 18 ans qui ont déjà des rides à qui je vais mettre des petites doses pour empêcher la ride d'approfondir. »

Selon lui, il est donc plus facile de prévenir l'apparence des rides en réduisant le mouvement du muscle lors de l'apparition des premiers signes d'âge marqués, que d'attendre la quarantaine pour essayer d'effacer une ride déjà bien établit. Évidemment, Dr Naqvi affirme qu'il y a différents dosages. Pour les personnes plus jeunes, on parle de « baby botox », soit un traitement du visage par injections légères. Les microdoses auront un effet seulement sur les ridules et les petites rides, pas encore totalement installées ni trop profondes.

Dr Naqvi confie d'ailleurs qu'environ 25 % de la clientèle qui a recours aux diverses injections à la Clinique Univers NuFace de Laval est âgée de 30 ans et moins.

« Certaines clientes veulent créer un look défini, mais plusieurs veulent simplement bien vieillir. »

Quels sont les risques associés au Botox? 


Le Botox est globalement considéré comme sûr lorsqu'il est injecté par un professionnel de la santé.

« Toute insertion d'aiguille dans le corps, pour des raisons médicales ou cosmétiques, vient avec des risques. On perce la barrière de la peau avec une aiguille, donc de base, infections, rougeurs, ecchymoses, enflures, et plus peuvent arriver, mais sont temporaires. », explique Dr Naqvi

« Quand on utilise le Botox, le pire qui peut arriver est la mauvaise utilisation. Par exemple, immobiliser un muscle qu'on ne voulait pas immobiliser. C'est la plus grande complication, et celle qui va causer les cas qu'on voit passer sur le Web : une arcade sourcilière trop basse, une asymétrie, etc. Ce qui est inquiétant, c'est qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour régler ça, donc il faut s'assurer d'aller voir une personne qualifiée. Le bon côté, c'est que ça dure environ trois mois. »

Évidemment, il y a plusieurs contre-indications, comme pour chaque procédure médicale. Les femmes enceintes et celles qui allaitent, les personnes allergiques à la toxine, celles qui présentent les signes d'une infection à la région injectée, qui ont certaines conditions médicales ou prennent quelques antibiotiques précis devraient l'éviter. Voici pourquoi un bilan de santé doit être rempli avant le traitement et consulté par le médecin.

Mon expérience avec le Botox à 30 ans 


Comme mentionné plus haut, j'ai commencé le Botox assez tôt aux yeux de certain.es. J'ai des muscles du visage très forts et je suis une personne très animée lorsque je m'exprime, donc dès la mi-vingtaine, j'avais des rides d'expressions marquées à mon visage, malgré une bonne routine de soins de la peau. Certain.es diront que je suis superficielle. Ce qui est une chose que j'assume, mais j'ai aussi de la misère à concevoir pourquoi se teindre les cheveux, se faire poser des faux cils, des ongles ou aller au bronzage seraient acceptés, mais pas les injections. Dans tous les cas, on parle de modification artificielle d'apparence, non? Et qu'en est-il de l'achat de certains items de luxe, juste pour la marque?

Évidemment, on peut creuser le sujet de l'apparence physique et des pressions de la société en profondeur, et j'aurai toujours tort d'avoir recours aux injections, mais aussi de faire toutes les modifications soulevées ci-haut. Il n'y a aucun usage médical à mon balayage blond, et je le sais. Je suis aussi très consciente de l'impact du regard de la société sur ma personne et je pense qu'une fois qu’on fait une bonne introspection sur nos motivations, on est tous et toutes libres de faire ce que nous désirons.

Personnellement, mes rides me causaient des insécurités physiquement alors que j'étais plus ridée que la moyenne de mon âge, mais je remarquais aussi d'autres conséquences. Étant très expressive, mon non-verbal envoyait parfois des signaux contradictoires. Je fronce les sourcils quand je suis concentrée, et je pouvais avoir l'air fâchée. Mon visage animé a créé plusieurs situations malheureuses et involontaires. Mes sourcils constamment froncés me causaient aussi des maux de tête, que j'ai arrêté de subir avec le Botox.


Comment s'est déroulé mon traitement de Botox?

D'abord, il est important de bien sélectionner son ou sa professionel.le. Ce n'est pas parce qu'une personne a un compte Instagram bien garni et un bon nombre d'abonné.es qu'elle est compétente. Assure-toi de trouver des références, et n'hésite pas à quitter une consultation sans te faire injecter si le « fit » n'est pas naturel. Tu ne devrais jamais sentir une pression de passer à l'acte, au contraire.

Avant le traitement, il y a des consignes à suivre qui sont mentionnées lors de la prise du rendez-vous. Dans les 24 heures précédant le soin, on ne doit pas boire d'alcool, prendre d'ibuprofène (Advil) ou d'anti-inflammatoire, ni d'aspirine. David Chabot m'explique que l'aspirine pourrait être prise si des raisons médicales contraignent à le faire, mais ce n'est pas idéal, car elle fluidifie le sang, ce qui provoquerait de plus gros saignements et peut potentiellement créer des ecchymoses.

Une fois sur place, la première étape est le remplissage du bilan de santé. Ce dernier va être utilisé par l'infirmier.ère et le ou la médecin pour s’assurer qu'il n'y a pas de contre-indications avant de recevoir le traitement. Quand tout ça est fait, David m’emmène dans une pièce pour prendre des images de mon « avant ».

Bilan de sant\u00e9 de la Clinique Univers NuFace. Bilan de santé de la Clinique Univers NuFace. @iza.bee | Narcity Québec


Puis, vient le temps de passer sur le siège d'intervention. J'ai beaucoup aimé l'approche de David, alors qu'il m'a tendu un miroir et m'a dit : « Ça, c'est mon miroir magique. Je veux que tu te regardes là-dedans et me dises ce que tu aimerais qu'il améliore dans ton visage et pourquoi. » Dans mon cas, j'avais déjà utilisé les injectables et je savais exactement ce que je recherchais, mais l'infirmier m'a expliqué que cette méthode donne lieu à plusieurs conversations. Qu'est-ce qui motive le ou la patient.e à venir? Quel type de look est recherché? Quelle est la meilleure technologie pour y arriver? Il n'est pas rare pour David de travailler plusieurs régions et de combiner différentes méthodes pour combler le besoin du ou de la client.e. Il veut aussi s'assurer que la personne prend une décision éclairée.

David m'a ensuite présenté son plan de traitement, et quand j'ai confirmé que ça fonctionnait avec moi, le docteur Naqvi est venu valider le tout, et a même donné quelques suggestions.

On peut enfin commencer l'intervention qui, en tant que telle, est assez courte. Au total, je dois avoir passé trente minutes sur la chaise longue, du début à la fin de la séance.

Attention : L'image qui suit présente une aiguille et quelques gouttelettes de sang.

Pour ma part, j'ai demandé une grande dose de neuromodulateurs, alors que j'aime donner une pause complète à mon muscle pour produire l'effet hyper détendu. Je fais injecter mon front et la ride du lion (entre les sourcils), mais pas le reste de mon visage. Le choix des quantités et des zones d'injections est personnel et personnalisé, alors que je demande personnellement un peu plus d'une trentaine d'unités. Le nombre d'unités nécessaires peut varier d'une personne à l'autre pour diverses raisons : le look désiré, la force du muscle, la fréquence d'interventions et le nombre de zones. Par souci de clarté pour l'article et la vidéo, David m'a proposé d’illustrer les points d'injections sur mon visage avec un crayon pour expliquer leur placement et leur impact, ce que je trouve rassurant.

Injections du Botox dans le front. Injections du Botox dans le front. @iza.bee | Narcity Québec

Combien coûte le Botox?

L'un des avantages à travailler avec l'infirmier injecteur est le coût. À la Clinique Univers NuFace, comme dans la majorité des établissements du Grand Montréal, les honoraires sont moins coûteux pour un.e infirmier.ère qu'un.e médecin, même si le produit utilisé et les méthodes sont les mêmes. Dans le cas du lieu où je suis allée, l'infirmier injecteur charge 11 $ de l'unité, alors que le docteur facture les siennes à 14,50 $.

Au Québec, en moyenne, on peut trouver du Botox entre 9 $ l'unité (généralement lors de promotions) à 15 $ l'unité. Plusieurs facteurs influencent le prix. Par exemple, est-ce une clinique dans une grande ville, ou en région? Dans un bâtiment commercial, ou dans un local à domicile? Est-ce un.e docteur, ou un.e infirmier.ère? Quelles sont les spécialisations de la personne? Tous ces facteurs justifient la nécessité de faire ses recherches avant de sélectionner un lieu, et expliquent la pertinence d'une consultation en personne.

Quoi savoir après le Botox ?

Après la consultation, David m'a rappelé l'essentiel. D'abord, comme les injections sont dans le front, je dois garder la tête droite et éviter de me pencher ou de faire des mouvements brusques pendant un minimum de quatre heures suivant ma sortie de la clinique. C'est extrêmement important parce que ça pourrait faire bouger le produit, et créer des résultats indésirables. Ensuite, on demande d'éviter le sport, le maquillage, le port de bandeau ou tout accessoire qui exerce une pression sur la région traitée. On ne doit pas y toucher non plus.

Il y a également des risques d'effets secondaires. Maux de tête, légères rougeurs ou enflures, ecchymoses, et sensibilité sont les principaux. Pour ma part, j'ai la chance de ne pas en avoir eu au cours des dernières années. J'applique toutefois les consignes à la lettre.

C'est après environ quatre mois qu'il sera temps de réinjecter les zones si on veut conserver les résultats. Si la personne est assidue, il se peut que les doses soient réduites d'une consultation à l'autre.

Pour terminer, David m'a rappelé qu'aucune injection ne remplace une bonne hygiène de vie et une routine de soins de peau adéquate. L'hydratation, l'alimentation et le « skin care » sont la base. Selon moi, c'est inutile de même penser à commencer les injections si tu n'optimises pas déjà ta routine de soins.

Cet article a été mis à jour depuis sa publication originale.



Botox : Mon expérience, et tout ce que tu dois savoir avant de l'essayer au Québec (VIDÉO)
Source: News Article Viral

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