7 commerces et centres d'achat disparus à Montréal qui nous manquent le plus



Avec l'ouverture du tout nouveau centre commercial Royalmount qui a transformé l'expérience du magasinage à Montréal, Narcity Québec a eu l'idée - empreinte de nostalgie - de revisiter le parcours des entreprises locales et grandes surfaces qui ont fermé leurs portes dans la métropole au cours des dernières années.

Pour cette liste, nous nous sommes attardés à des endroits dont la fermeture est assez récente pour que tu t'en rappelles (et que tu t'en ennuies, peut-être). Ainsi, tu ne trouveras pas ici des magasins où on pouvait acheter des cigarettes Vogue, des conserves Raymond, du whisky de la Distillerie Corporations Limitée ou une édition spéciale du magazine Potins-Nouvelles-Commérages.

Roulons maintenant sur le « boulevard des souvenirs » avec ces 7 commerces et centres d'achat disparus à jamais et qui nous manquent le plus - ou pas!

Le Forum Pepsi

Apr\u00e8s le passage des Canadiens de Montr\u00e9al Le Forum Pepsi après le passage des Canadiens de Montréal dans le « Premier forum ». Google Maps

Ce n'est pas pour rien que cet immeuble a été sacré lieu historique national du Canada. Ouvert le 29 novembre 1924 - il y a 100 ans! - le Forum a servi de champ de batailles pour les Canadiens de Montréal. En plus du sport, de nombreuses icônes musicales y ont présenté des concerts mémorables.

Mais savais-tu qu'avant ça, cet espace situé au coin de Sainte-Catherine et Atwater était ce que les gens appelaient « le premier Forum »? Il s'agissait d'une patinoire extérieure où tu pouvais montrer tes talents en patins à roulettes l'été et à glace, l'hiver.

Après le départ de nos glorieux Canadiens, le Forum de Montréal est devenu le Forum Pepsi. Accueillant notamment un cinéma et un resto-bar, on y trouvait aussi des allées de quilles et même un mur d'escalade. Depuis son changement de garde, l'entreprise Cineplex gère les grands écrans et après la pandémie, certains locaux ont été loués au Collège Dawson afin de rentabiliser cet établissement.

Ameublements Elvis

Le King des \u00e9lectros et du \u00ab qu\u00e9taine \u00bb est disparu. Le King des électros et du « quétaine » est disparu.Google Maps

Les personnes ayant pris le pont Jacques-Cartier pour se rendre sur l'île ont presque toutes réagi lorsqu'elles sont passées devant le Centre de liquidation Elvis. Étant moi-même fan de quétaine, j'avais une affection particulière pour ce magasin saugrenu.

C'est en 1977 qu'Ameublement Elvis a été fondé par deux frères - pas le groupe 2Frères, mais deux autres frangins.

Ça te surprendra sans doute d'apprendre que cette entreprise a trouvé son succès à l'extérieur de nos frontières. Les électroménagers désuets des uns sont devenus les trésors des autres, alors qu'un gros pourcentage de l'inventaire d'Ameublement Elvis se ramassait à Cuba.

En 2015, lorsque Barack Obama a assoupli quelques règles pour tenter de se rapprocher de Cuba, Ameublements Elvis a souffert d'une bonne perte de revenus.

Pour les gens de notre île montréalaise, Ameublements Elvis se démarquait par son excentricité. En plus de sa présentation extérieure singulière, ses hauts-parleurs extérieurs faisaient jouer des crooners comme Dean Martin et, bien sûr, Elvis.

L'intérieur avait des allures de bazar alors qu'on y trouvaient plusieurs bustes du « King » avant que l'aventure ne se termine.

Encore aujourd'hui, je cherche le lien entre Elvis Presley et des électroménagers. Ça aurait été à propos s'il avait chanté des succès comme Laveuse me Tender, Viva Las Sécheuses ou Return To Blender.

Eaton

Le populaire Eaton dans le centre d'achat qui porte encore son nom. Le populaire Eaton dans le centre d'achat qui porte encore son nom.Hayward Studios/Library and Archives Canada/PA-059839

Chaque jour, des milliers de Montréalais.e.s entrent et sortent du Centre Eaton sans réellement se demander d'où provient le Eaton dans son nom. C'est Timothy Eaton qui a donné sa propre appellation à son magasin torontois en 1869. Au départ, cet Irlandais avait une technique marketing révolutionnaire pour attirer la clientèle : un prix fixe pour tout.

C'est qu'à l'époque, c'était encore commun de devoir négocier pour chaque article qu'on achetait dans les magasins. Chez Eaton, on n'attendait plus dans de longues files parce que les gens marchandaient leurs achats trouvés dans le catalogue.

En 1925, Eaton acquiert l'immeuble de trois étages au 677 Sainte-Catherine Ouest, occupé à ce moment par le magasin Goodwin's. Sans attendre, il engage la firme d'architecture montréalaise Ross and Macdonald pour y ajouter trois autres étages. Lorsque tout est prêt en 1927, le magasin Eaton ouvre dans le complexe du même nom. Le succès est tel qu'en 1930, trois autres étages se rajoutent grâce à la même boite d'architectes locale.

Malgré une longévité impressionnante, tous les Eaton du pays ont commencé par souffrir d'une gestion interne inefficace. En 1999, Sears a fait l'acquisition d'Eaton pour la « modique » somme de 50 M$.

Les Ailes de la Mode

L'entr\u00e9e de Les Ailes De La Mode au rez-de-chauss\u00e9e L'entrée de Les Ailes De La Mode au rez-de-chausséeJean Gagnon

La première succursale des Ailes De La Mode fut au Mail Champlain de Brossard, en 1993, alors qu'il s'agissait d'une boutique de renom où on retrouvait des marques comme Dolce & Gabana, Armani et même Versace. La chaîne s'installe finalement à Montréal, où l'ancien Eaton se trouvait en 2002 avant de disparaître à leur tour (sauf quelques rares boutiques dans des centres commerciaux régionaux). Son arrivée s'est fait en grand, alors qu'on donnait son nom au centre d'achat Le Complexe Les Ailes.

Malheureusement, la superficie trop vaste de ce magasin a rendu sa rentabilité très laborieuse. Rapidement, cette boutique a misé sur un volume élevé de vêtements à prix dérisoires. La débandade fut telle que le Carrefour Laval a tenté d'évincer sa succursale des Ailes, plaidant qu'elle nuisait à son image.

La boutique du centre-ville se videra en 2016. Quelque temps après sa fermeture, le Complexe Les Ailes a fusionné avec Le Centre Eaton.

Malgré tout, les gens comme moi qui était scotché devant Musique Plus se souviendront surtout des Ailes De La Mode comme étant le lieu de tournage de plusieurs épisodes de «Dans La Peau De »!

La Boite Noire

Le paradis de tous les cin\u00e9philes L'ancien paradis de tous les cinéphiles, La Boite Noire.Google Maps

Initialement au coin des rues Marie-Anne et Rivard en 1986, La Boite Noire a eu une expansion rapide en ouvrant quelques succursales au travers de la métropole. Durant l'âge d'or de la location de films, la Boite Noire était notre impératrice avec 52 000 films en stock.

Existait-il un film que La Boite Noire ne tenait pas en réserve? Non. Tu cherchais un vieux film hongrois en noir et blanc? La Boite Noire l'avait. Une parodie obscure d'un film de Bollywood encore plus obscure? La Boite Noire l'avait. Le film Les Dangereux? Non. Il y a bien des limites!

Durant deux décennies, La Boite Noire était l'endroit de rassemblement des cinéphiles. Entre 2007 et 2009, son chiffre d'affaires a dépassé les 3 M$, mais quelques années plus tard, tout a déboulé à cause du streaming. Alors que les Blockbuster du Canada avaient quitté le pays en 2011, La Boite Noire a fermé ses portes en 2016.

Avoir survécu quelques années après la fermeture des Blockbuster est quand même tout un accomplissement dont La Boîte Noire peut être fière!

Le Labyrinthe

La devanture discr\u00e8te du LabyrintheLa devanture discrète du LabyrintheGoogle Maps

C'est dans ce sous-sol de la rue Sainte-Catherine qu'on pouvait trouver le plus grand inventaire de t-shirt rock et métal de la province. Je dois avouer qu'à mes premières visites, je ne connaissais même pas le nom de la boutique, alors que la marquise n'était même pas affichée. Un retour dans les archives de Google Maps montre qu'elle a été posée quelque part en 2008.

C'est dans une énergie punk qu'on descendait dans ce magasin au sous-sol. Sans trop savoir à quoi s'attendre, des tables et des tables présentaient des t-shirts de groupes de musique à perte de vue. Sur les murs, les hoodies et vestes militaires pouvaient être admirés. C'est au Labyrinthe qu'on allait choisir le t-shirt trop grand qu'on allait porter aux Foufounes Électriques.

Ouvert assez tard le soir, le Labyrinthe accueillait toute une clientèle disons... hétéroclite.

Archambault

Le n\u00e9on du Archambault en 2014 Le néon du Archambault en 2014.Google Maps

Presqu'aussi emblématique que notre panneau Farine Five Roses, l'enseigne originale du Archambault du Quartier Latin a été installée dans les années 1930. En 1995, on l'a remplacée pour un modèle plus actuel en lui ajoutant une lyre au sommet (la lyre, cet instrument SI actuel).

Ce n'est pas pour rien que la fermeture de ce commerce en juin 2023 a créé un énorme brouhaha. Edmond Archambault a ouvert boutique en 1896 à quelques pieds de l'angle Sainte-Catherine et Saint-Denis, où il a finalement déménagé en 1903.

Au début des années 1900, ce marchand est devenu très réputé pour ses instruments de qualité. Il y a même une publicité d'un spectacle au Théâtre National qui se vante d'avoir un piano d'Archambault.

Rapidement, cet immeuble est devenu un phare de culture, alors qu'on y trouvait aussi le Conservatoire national de musique. À ses débuts, Archambault se spécialisait dans la vente d'instruments et de partitions. C'est en 1917 qu'il achète la Schola Cantorum, une maison d'édition qui publie de la musique religieuse canadienne. Mais je crois que ce courant artistique n'est plus fort fort de nos jours!

Les fameuses boules roses du Village ainsi que la devanture du Archambault en 2011 Les fameuses boules roses du Village ainsi que la devanture du Archambault en 2011.Google Maps

En 1930, malgré la crise économique, Archambault fonce et inaugure sa « maison de l'Avenir ». Au deuxième étage, on trouve même une salle de concert de 200 places. Pour l'occasion, Le Devoir présente un publireportage de deux pages.

Durant des décennies, les sept étages (incluant le rez-de-chaussée et le sous-sol) accueillent une foule d'activités variées. On y entrait pour des séances d'autographes, des lancements d'album, des remises de prix et même de concerts.

Par la suite, Québecor a mis la main sur Archambault Musique. Avec cette transaction, une majorité des Archambault sont devenus des Renaud-Bray.

Sais-tu à combien s'élevait la mise de fonds déposée par son créateur en 1896? Es-tu bien assis.e? 130 $. Oui oui, un simple 130 $ de départ l'a mené aussi loin.

Si quelqu'un a un 130 $ de lousse à me prêter, j'aimerais me bâtir un empire. Il me manque juste une machine à voyager dans le temps!



7 commerces et centres d'achat disparus à Montréal qui nous manquent le plus
Source: News Article Viral

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