La libérale Mélanie Joly nous explique l'impact du vote des 18-34 ans aux élections du Canada



Les « jeunes » sont-iels vraiment désintéressé.es par la politique ? Pas nécessairement. Que ce soit pour parler de crise du logement, d'environnement ou d'emploi, les 18-34 ans sont là pour faire entendre leur voix et leurs votes ont un impact sur les élections fédérales, selon la députée libérale sortante Mélanie Joly.

Qui ne se souvient pas de la première fois qu'iels ont fait un « X » à côté de son ou de sa candidat.e préféré.e parce qu'iel répondait à ses besoins en tant que citoyen.ne ? Le droit de vote, ça le dit, c'est un droit acquis et aller l'exercer, « c'est vraiment important », souligne-t-elle à Narcity entre deux séances de porte-à-porte.

Taux record chez certain.es électeur.trices

« Les jeunes [les 18-24 ans, selon Élections Canada] sont la plus importante cohorte d'électeurs, lance-t-elle. Il n'y a jamais eu autant de jeunes qui votent », ajoutant qu'iels ont « beaucoup de pouvoir et beaucoup d'influence ».

Selon les données fournies par Élections Canada, le taux de participation des 18-24 ans et des 25-34 ans ne fait qu'augmenter, depuis les dernières décennies. Il a d'ailleurs atteint un sommet historique chez les 25-34 ans en 2019, avec un taux de 58,4 %.

Du côté des 18-24 ans, la participation a été à son plus fort en 2015 avec 57,1 % alors qu'un nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau était élu, après près de dix ans d'ère conservatrice sous le premier ministre Stephen Harper.

En 2019, il s'est plutôt établi à 53,9 %, soit une baisse de plus de trois points. Au Québec, les 18-24 et les 25-34 ont voté respectivement à 60,1 % et 61,2 %.

Les motivations environnementales

Toustes les électeurs et électrices canadien.nes ont leur raison d'exercer leur droit de vote ou non. Avec les changements climatiques qui se font de plus en plus présents, la question de l'environnement est l'enjeu qui préoccupe le plus les 18-34 ans, d'après la députée d'Ahuntsic-Cartierville.

En septembre 2019, lors de la campagne électorale et de la venue à Montréal de l'activiste suédoise Greta Thunberg, le premier ministre Trudeau avait promis que son gouvernement allait s'adonner à la plantation de deux milliards d'arbres. Une promesse « très populaire » souligne Mélanie Joly.

Où en sont-iels rendus ? « Je n'ai pas de décompte », avoue la femme politique [mais] je sais qu'on travaille pour la réaliser, on travaille avec beaucoup d'organisations [...] Je sais qu'il y a eu beaucoup d'arbres qui ont été plantés, mais on n'est pas encore aux deux milliards. Il faut en faire plus. »

D'ailleurs, le Canada souhaite réduire ses gaz à effets de serre (GES) de 40 à 45 % d'ici 2030 et atteindre la carboneutralité d'ici 2050. « Ça, c'est notre objectif », dit-elle.

La PCRE et le manque de main d'oeuvre

Mélanie Joly est consciente, la main-d'œuvre et les emplois sont des enjeux qui préoccupent grandement les millénariaux.

« [Iels] nous parlent aussi beaucoup d'emplois et de sécurité d'emploi. Est-ce que si j'étudie, j'aurai accès à un emploi ? Il y a des pénuries dans certains domaines, mais dans d'autres c'est moins le cas. Est-ce que je serai capable de me payer une première maison », récite-t-elle en exemple.

Avec des mises à pieds imminentes et un taux de chômage qui risquait d'atteindre des plafonds sans précédent au début de la pandémie de COVID-19, la Prestation canadienne d'urgence (PCU), devenue par la suite la Prestation canadienne pour la relance économique (PCRE), aura aidé financièrement plusieurs Canadien.nes.

Toutefois, certain.es décident encore aujourd'hui d'être à la merci de la PCRE plutôt que de retourner sur le marché du travail, créant une main-d'œuvre quasi inexistante dans les bars et restaurants, notamment.

Dans cet ordre d'idées, le Parti conservateur d'Erin O'Toole demande d'ailleurs la fin immédiate de la Prestation, qui est depuis juillet dernier passé de 2000 $ à 1200 $.

« Les enjeux de pénurie de main-d'œuvre, ils étaient là avant la pandémie, mentionne Mme Joly. C'est sur qu'il faut créer et maintenir des emplois et gérer la pénurie de main-d'œuvre, martèle la ministre. Il faut faire les trois [mais] tout dépend du secteur », citant les arts et la culture.

« Ça se peut que tu aies encore besoin de la PCRE pour vivre. Ce n'est pas vrai qu'il y a autant de spectacles qu'auparavant », dit-elle.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page de l'OQLF.


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