Chute historique de l'immobilier au Québec : Un courtier remet les pendules à l'heure



Le marché immobilier au Québec a connu une chute historique des ventes en janvier 2023. Selon un tout récent rapport publié par la firme Terram, il est question d'une baisse de 91% des ventes par rapport au même mois l'an dernier sur l'île de Montréal. Seulement 888 transactions ont été réalisées dans la métropole, sur le marché des particuliers, en ce début d'année.

Est-ce une tendance lourde qui se dessine? L'immobilier est-il en train de s'effondrer? Est-ce simplement une mauvaise passe? Faut-il profiter de ce moment pour acheter ou vendre une maison?

Afin d'en savoir plus sur les impacts de cette baisse, Narcity s'est entretenu avec le courtier immobilier Georges Bardagi dont l'équipe oeuvre sous la bannière Re/Max du quartier à Montréal. En affaire depuis 32 ans, l'équipe Bardagi est numéro un de l'entreprise au Québec depuis 17 ans et est devenue une référence pour aborder le marché immobilier depuis.

Qu'est-ce qui explique cette chute de l'immobilier au Québec?


« C'est normal que quand on augmente les taux d'intérêt aussi rapidement que ça a été fait en 2022, avec probablement une des dernières hausses qui a été fait en janvier 2023, on diminue le pouvoir d'achat des acheteurs. Il y en a qui se qualifiaient pour une hypothèque et qui ne se qualifient plus. Il y a d'autres acheteurs qui ont vu la bourse tomber en 2022 et préfèrent rester tranquille avant d'acheter une plus grosse maison. »

Cette chute de l'immobilier est-elle une tendance lourde pour le marché québécois?


« Cela ne veut pas dire que le marché n'est pas résilient, car si ce n'était pas de cette hausse de taux, le marché serait encore très bon puisqu'il manque au Canada 3,5 millions d'habitations pour être capable de loger tout le monde correctement

« Beaucoup d'habitudes ont été changées avec la pandémie : le télétravail, les gens qui vont vers les banlieues, l'inflation qui a fait peur à certains acheteurs de maison à rénover. Les maisons clé en main se vendent mieux que celles à rénover. Avoir de la main-d'œuvre et les matériaux était plus compliqué. Le marché devrait tendre vers l'équilibre vers le milieu de l'année. »

Les propriétaires doivent-iels s'inquiéter de la chute de l'immobilier au Québec?


« Les gens voient ça comme la bourse, mais l'immobilier a des courbes beaucoup plus lentes. Même si le marché a baissé en prix entre 5 et 10 % depuis le peak en avril 2022, il reste que les gens ont beaucoup d'équité (la différence entre la valeur marchande et l'hypothèque) dans leur maison. On est encore dans des prix supérieurs à ceux avant la pandémie, ce qui fait en sorte que les gens sont pas obligés de vendre. Ils peuvent se retirer si le marché n'est pas bon pour eux. »

Le marché immobilier actuel favorise-t-il les vendeur.euses ou les acheteur.euses?


« On est dans un marché de vendeurs, il y a actuellement moins de huit mois d'inventaire sur le marché. Quand on va arriver dans un marché de huit à dix mois d'inventaire, on considère qu'il est équilibré. Quand on a plus que dix mois, on est dans un marché d'acheteurs.

« Si on a huit à dix mois d'inventaire, cela signifie que si tout le monde achetait les maisons, on aurait huit à dix mois d'inventaire pour satisfaire la demande. Après, il n'y aurait plus de maison. Moins il y a d'inventaire, plus le marché est serré, plus ça fait augmenter les prix. Plus il y a d'offre, plus on tend vers l'équilibre. »

Pourquoi la chute de l'immobilier est plus importante à Montréal qu'ailleurs au Québec?


« Les prix sont plus chers à Montréal. Tous les marchés haut de gamme, peu importe où au pays, cassent en premier, mais c'est aussi là que ça repart en premier quand le marché se met à aller mieux. Ça finit par s'étendre à toutes les catégories de produits. L'effet de la hausse des taux est moins important sur une maison à plus petit prix. »

Faut-il attendre pour vendre ou acheter une maison?


« Je pense que les vendeurs sont mieux de fonctionner selon leurs besoins. Par exemple, les enfants ont quitté la maison familiale, ils sont prêts à aller à la campagne ou à downsizer en allant dans un condo. Peu importe les motivations, il y a une bonne occasion de vendre leur propriété. S'ils attendent, leur propriété va perdre encore un 5 % de valeur, puis être stable pour les prochains 12 à 18 mois.

«[...] Ce n'est pas vrai que quand ça va arrêter de baisser qu'on va revenir au peak de l'an dernier. Vous allez peut-être attendre 2-3 ans. Si cela cadre avec votre vie, pas de problème, faites ça.

« Cependant, la réalité est que vous n'avez pas forcément besoin d'attendre. Si vous achetez une maison à 500 000 $, puis qu'elle perd 10 %, vous vous dites que vous allez attendre que ça remonte. Pourquoi faire ça? Si vous vendez la maison, car vous n'en avez plus besoin, vous empochez 450 000 $, et vous placez cela à 5 % dans un compte à rendement garanti (CPG).

« Si vous attendez et que vous vous occupez de la maison, peut-être que le toit va couler et va être à refaire, des réparations, de la peinture. Vous êtes aussi bien de placer votre argent, car les taux d'intérêt sont élevés et vous allez rattraper ce que vous essayez de ne pas perdre en valeur. Ça n'a pas de bon sens d'attendre si vous n'avez plus besoin de la propriété. Plus on attend, plus il va y avoir d'offres sur le marché, donc plus il va y avoir une pression à la baisse sur les prix. Au début de l'année, il y a toujours moins d'offres, car beaucoup de vendeurs attendent.

« Un acheteur peut attendre, mais c'est un risque que les taux soient augmentés et qu'il doive payer des mensualités plus chères. Quand on achète une maison, on l'achète pour au moins 10 ans. C'est presque impossible de timer le marché vu que c'est tellement long. Vous allez attendre combien de temps si vous avez des enfants, que votre demeure est trop petite, pourquoi ne pas le faire maintenant. Si vous gardez la maison à long terme, c'est sûr que vous allez faire de l'argent avec votre propriété. »

Le marché immobilier va-t-il reprendre cette année?


« C'est inévitable que le marché va reprendre. Les gens travaillent et ont besoin de maisons, on n'est pas dans une conjoncture où il y a un gros taux de chômage et qu'il y a une grosse misère. C'est une question de temps pour que les gens s'habituent à ce nouveau taux et travaillent avec ça. »

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page de l'OQLF.



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Source: News Article Viral

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