6 questions sur les élections fédérales que t’es trop gêné de poser à tes amis



Avec le processus des élections fédérales qui ont présentement lieu au Canada, il est normal de se poser des questions sur les différents partis, sur leurs plateformes ou sur le scrutin en général. Dans la vie, il n'y a pas de mauvaises questions, alors on répond à six interrogations que tu pourrais avoir, mais que tu n'oses pas demander à ton entourage.

Parler d'élections, ce n'est pas la tasse de thé de tous ou toutes et ça ne fait pas nécessairement partie des connaissances générales de certaines personnes. Tu peux donc trouver un peu d'informations juste ici — question d'épater la galerie au prochain souper de famille, ou simplement pour ton gain personnel.

Comment déclenche-t-on des élections?

C'est un processus assez simple. Le ou la premier.ère ministre en place arrange un rendez-vous en tête à tête avec le ou la gouverneur.e général.e du Canada, représentant.e de la reine Élizabeth II au pays.

Non, ce n'est pas une date, mais bien une rencontre pour recommander la dissolution du Parlement. Dans le cas des élections fédérales 2021, la gouverneure générale Mary Simon a accepté et approuvé la dissolution de la Chambre des communes, à la demande du premier ministre sortant Justin Trudeau.

Une campagne électorale d'au moins 36 jours est donc annoncée.

En revanche, la représentante de la Reine n'est pas obligée de se plier à la demande du chef du gouvernement. En vertu de la Constitution, elle a le « pouvoir discrétionnaire » d'accepter ou pas la recommandation du premier ministre.

Par la suite, la GG informe sa boss, la reine Élizabeth II. Une fois le Parlement dissout, le mandat de quatre années que le gouvernement avait n'est plus.

Mais les élections ne doivent-elles pas avoir lieu à une date fixe?

Oui, mais elle est tout de même flexible. On t'explique.

Selon la Loi électorale du Canada, « les élections générales ont lieu le troisième lundi d'octobre de la quatrième année civile qui suit le jour du scrutin de la dernière élection générale ».

Ainsi, le prochain scrutin aurait dû être prévu le 16 octobre 2023, mais des élections peuvent quand même être déclenchées à la demande du premier ministre, notamment s'il perd un vote important à la Chambre des communes, ce qui est rare lors d'un mandat majoritaire.

Dans le cas des élections de 2021, le premier ministre sortant, à la tête d'un gouvernement minoritaire, a cru bon de les déclencher pour atteindre la majorité, un pari risqué selon plusieurs analystes, dont Philippe J. Fournier, qui est derrière les sites d'analyses et de projections électorales Qc125 et 338Canada.

Quelle est la différence entre un gouvernement minoritaire et majoritaire?

Au Canada, on retrouve 338 circonscriptions d'un océan à l'autre et chacune d'entre elles dispose d'un siège à la Chambre des communes, à Ottawa.

Or, pour qu'un gouvernement élu soit majoritaire, il doit obtenir plus de la moitié des sièges en Chambre, soit 170. En étant majoritaire, le parti élu à la tête du pays aura plein pouvoir.

Dans le cas d'une minorité, comme c'était le cas jusqu'au 15 août 2021, ce sont les groupes d'opposition qui détiennent le plus de sièges que le gouvernement. Dans ce cas-ci, le Parti libéral du Canada doit donc s'entendre davantage avec les différents partis en Chambre.

Un gouvernement peut donc avoir un peu plus de difficulté, par exemple, à faire passer un projet de loi.

Les partis d'opposition pourraient, s'ils le souhaitaient, former une coalition pour ainsi gouverner le pays et renverser le gouvernement. Au Canada, ce n'est survenu qu'une seule fois, lors de la Première Guerre mondiale.

Dans les deux cas, tant en minorité qu'en majorité, les gouvernements doivent conserver la confiance de la Chambre des communes pour gouverner. En situation majoritaire, un gouvernement est assuré d'avoir la confiance de la majorité de la Chambre, ce qui peut ne pas être le cas, lorsque minoritaire.

Toutefois, selon la procédure de la Chambre des communes, présentée dans l'Encyclopédie canadienne, le premier ministre et son Cabinet doivent avoir la confiance de la majorité des député.es.

« Dans un Parlement minoritaire, le parti qui forme le gouvernement ne détient pas la majorité des votes nécessaire pour assurer son approbation. Il doit donc la recevoir des membres des autres partis et des représentants indépendants », mentionne l'Encyclopédie.

Est-ce que le Bloc québécois pourrait former un gouvernement?

Non et ce n'est pas le but du Bloc québécois (BQ). Le parti l'indique lui-même sur son site Web : sa présence à la Chambre des communes est d'assurer la légitimité des droits des Québécois et Québécoises sur la scène fédérale.

Puisqu'il s'agit d'un parti politique implanté exclusivement au Québec, il n'y a que 78 candidat.es présenté.es sur 338 circonscriptions pancanadiennes.

Donc, non, Yves-François Blanchet, le chef actuel du BQ, ne sera jamais premier ministre du Canada. Toutefois, il pourrait être le chef de l'opposition officielle.

Lors des élections de 1993, le BQ de Lucien Bouchard a remporté 54 sièges et, en raison d'un vote divisé, est devenu l'opposition officielle du gouvernement de Jean Chrétien.

Qu'est-ce que le « vote stratégique »?

C'est une notion qui revient chaque élection, tant provinciale que fédérale.

Lorsqu'un.e électeur.trice décide de voter pour un parti qui n'est pas nécessairement son premier choix, c'en est un exemple. La personne juge que son parti préféré ne remportera pas le scrutin dans son comté et vote donc pour celui qui a le plus de chance.

En entrevue avec le 24 heures, Ruth Dassonneville, professeure au Département de science politique de l'Université de Montréal, mentionne que cette « stratégie » avantage surtout les partis libéral et conservateur, « puisque ceux qui préfèrent un petit parti vont choisir ce qu'ils considèrent être le moins pire des grands partis ».

À quand remonte le droit de vote des femmes au Canada?

Après la création de la Confédération canadienne en 1867, ce n'est qu'en 1918 que la gent féminine a eu le droit de vote lors d'élections fédérales, et ce, plus de deux ans après que les Manitobaines soient devenues les premières femmes à voter au niveau provincial. Le Québec est la dernière province à accorder ce droit aux femmes, en 1940.

Alors que les Canadiennes ont pu voter dès 1918, les femmes membres des Premières Nations ne pouvaient le faire que si elles renonçaient à leur statut et à leurs droits issus de divers traités.

Sinon, ce n'est que depuis 1960 que tous les membres des Premières Nations et des peuples autochtones peuvent prendre part aux scrutins d'un océan à l'autre, et ce, sans renoncer à leur statut.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page de l'OQLF.

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.


Post a Comment

0 Comments